Hungart Thorsen rappelle les cabarets berlinois des années 30 et navigue d’une folk aux embruns de blues à un rap boiteux dans un ressac d’odeurs de goémon. Des ambiances post-rock au son rugueux de la guitare, d’enveloppantes nappes ou walking de contrebasse, des frénétiques notes d’accordéon et de scie musicale semblent s’accorder sur le ballet incessant des mouettes. Les rythmes naissent d’une batterie artisanale fabriquée de vieilles planches de bois que la mer aurait rejeté sur la plage. Elle est jouée en live avec les pieds et escortée d’un beat électronique constitué de bricolage sonore à coups d’objets frappés, frottés ou jetés tels que des vis et boulons en guise de caisse claire. Les voix et les choeurs ressemblent aux personnages louches et édentés des histoires qu’elles rapportent, alternant des couleurs de tôle froissée, de gravats ou des bourrasques qui s’infiltrent jusque sous les carapaces des crabes.  

Hungart Thorsen

Voix, Guitare, percussions & batterie bricolée au pied

Anton

Contrebasse, Toy Piano, Machines, Choeurs

Clove

Narration contes, Accordéon, Chœurs, Scie Musicale

Hugo

Son Live

Pour ce nouvel album, Hungart Thorsen ajoute une touche de post-rock pour nous faire dériver dans la chaleur moite de son univers. “The Shallows” se présente comme une oeuvre à lire, à écouter et à voir. Un album accompagné d’une nouvelle, les deux se répondant et se complétant, le live musical venant en restituer l’essence. Des histoires entremêlées mises en perspective par un narrateur qui nous invite, de sa voix étrangement familière, à recoller les morceaux de cette fable lunaire des bas-fonds du port.

Ce deuxième album est un concentré de personnages loufoques aux histoires surprenantes (fantômes désœuvrés, escrocs de grand chemin, funambules solitaires et germanophones, marins infidèles…). Divers objets frappés, frottés, raclés, rythment cet opus résolument plus blues-folk, où les âmes torturées des personnages semblent définitivement avoir pris possession de son auteur, en roue libre, contenu par ses deux acolytes, tels le filet du funambule. 

Hungart Thorsen est un cabaret blues folk Rap que l’on croirait directement venu d’outre-tombe ou d’un vieux manoir hanté posé du coté de la Transylvanie. Le duo Anton & Hungart partage toute une foultitude d’instruments comme la basse, la contrebasse, les guitares, les claviers et les machines. Douze compositions mélangeant des influences aussi diverses que la chanson, le rap, le jazz ou le rock, le tout sur un fond hautement ouvert à l’électro.